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Avant Match: Allemagne-Turquie

Ce soir,  la Turquie va affronter l’Allemagne à Berlin dans le cadre des éliminatoires pour l’Euro 2012. Alors que les deux équipes se partagent la tête du classement, il est intéressant de se pencher sur les adversaires pour faire un état des lieux.

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Deux équipes sans leur patron

Si la Turquie a gagné ses deux premiers matchs du groupe, elle le doit à un homme : Arda Turan. Ce dernier a été époustouflant lors de ces dernières apparitions avec la sélection nationale, auteur à chaque fois d’un but lors des cinq derniers matchs. Malheureusement, alors qu’il revenait de blessure, il a subi une rechute qui le contraint très probablement à se faire opérer et à être indisponible pour une durée allant jusqu’à 6 mois. Un gros coup dur pour la sélection et son club Galatasaray. Maintenant, la grande question est de savoir qui va s’occuper de l’animation offensive à sa place. Si Emre ou Hamit peuvent prendre plus de responsabilité au milieu du terrain, car en forme ils n’en restent pas moins d’excellents joueurs, devant le choix risquent d’être plus compliqué. La solution la plus probable serait de faire descendre d’un cran Tuncay. Vu son statut dans l’équipe, je vois bien Hiddink privilégier cette option, mais n’oublions pas les derniers matchs médiocres de Tuncay ainsi que sa situation calamiteuse à Stoke City, où il est écarté par son entraîneur. Pour ce match, il faut absolument des joueurs en forme. La Turquie n’a pas le droit à l’erreur. Une autre solution aurait été de mettre Volkan Sen à la place, mais pour une fois, Hiddink avait décidé de se passer de ses services. Il ne reste plus qu’une dernière alternative, celle de faire jouer à la place d’Arda un remplaçant : Nuri Sahin ou Özer Hurmaci. Au sujet d’Özer, j’aurais été très intéressé de le voir évoluer titulaire lors d’un match aussi capital, mais son manque d’expérience des grands matchs internationaux pourrait poser problème. Néanmoins, je ne serai pas contre pour le voir rentrer en cours de match. Enfin, Nuri pourrait être le meilleur choix. C’est d’ailleurs le favori selon la presse turque. Certes, il n’évoluerait pas à son poste habituel dans l’axe, mais n’oublions pas qu’il reste un des joueurs les plus performants du moment en Europe et qu’il évoluait à un poste assez offensif lors de sa révélation à la Coupe du Monde des -17ans en 2005. C’est probablement le match de sa vie en sélection, le match où il devra prendre enfin ses responsabilités et mettre de l’impact dans le jeu de la Turquie, chose qu’il n’a jamais encore fait jusque-là.

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Du côté de la Nationalmannschaft, c’est le cœur de l’équipe qui sera absent, en la personne de Bastian Schweinsteiger, blessé. En ce moment, tout le parle d’Özil, jusqu’au point de le craindre, à cause de son nouveau statut depuis son transfert au Real Madrid et du caractère ambigüe de cette rencontre pour lui. En effet, le fait de jouer contre sa nation d’origine pourrait lui donner une motivation supplémentaire. Marquer contre la Turquie ou même réaliser un grand match pourrait lui donner une chance d’enfoncer le clou pour prouver une bonne fois pour toute que son cœur est bien du côté de l’Allemagne. A mon avis, je reste persuadé qu’il ne va pas se gêner un seul instant pour crucifier la Turquie s’il en a l’occasion. Néanmoins, Özil n’est pas la pierre angulaire de l’Allemagne. S’il est bien un joueur qui fait tout dans l’équipe, c’est bien Schweinsteiger. Non seulement, il était probablement le meilleur joueur de l’Allemagne durant la dernière Coupe du Monde, mais c’est aussi celui qui a fait un mal fou à la Turquie lors de la demi-finale du dernier Euro. Pour l’Allemagne, c’est aussi un grand coup de perdre non seulement le meilleur joueur, mais aussi celui qui récupère les ballons, les relances, fait du pressing, tire, crée des occasions de but et peut faire la dernière passe, voire marquer…  bref un joueur qui sait tout faire. Maintenant, je vois bien Löw donner une chance au jeune Kevin Grosskreutz, impressionnant depuis le début de la saison avec Dortmund. Mais comme Grosskreutz, grippé, est incertain, Joachim Löw préfèrera probablement en faveur de Toni Kroos ayant déjà fait quelques apparitions au sein de la Nationalmannschaft. Mais cela créera du changement dans un système de jeu jusque-là parfaitement huilé. Il sera donc intéressant de voir comme la machine allemande réagira sans son homme à tout faire.

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Des joueurs sans réussite en club

Ce match est d’autant plus intéressant que les deux co-leaders du groupe ont un effectif qui connait les mêmes soucis d’efficacité en club. Au sein de l’effectif allemand, ce n’est pas moins de 13 joueurs qui évoluent au sein d’équipes allemandes (Bayern, Stuttgart, Werder, Cologne, Schalke) en plein trouble depuis la reprise du championnat. Il s’agit d’ailleurs pour la plupart des cadres de la Nationalmannschaft durant le dernier Mondial. Pour preuve que cette compétition a laissé des traces. Du côté Turc, ce sont surtout les joueurs de Galatasaray (Sabri, Servet, Hakan Balta) qui connaissent actuellement des problèmes de mental et de performance. Mais le plus inquiétant vient des joueurs offensifs. Soit les attaquants ne s’imposent pas dans leur clubs (Tuncay, Semih), soit ils connaissent de gros problèmes d’efficacité. Nihat joue mal à Besiktas, Erdinç n’arrive plus à marquer et Sercan n’est plus indiscutable au front de l’attaque de Bursaspor. Mais là encore, les Milli et la Nationalmannschaft ont la qualité d’avoir des joueurs qui savent se transcender sous leur maillot. A la dernière coupe du Monde, des joueurs comme Podolski et Klose, transparents en championnat, ont été énormes (Klose continue d’ailleurs de marquer avec déjà 3 buts au compteur lors de ces éliminatoires). Lors des derniers matchs de la Turquie, on a aussi pu voir Nihat et Semih marquer de nouveau. De même, Hamit qui continue à cirer le banc au Bayern reste un des joueurs incontournables en sélection, avec deux buts lors des deux derniers matchs contre le Kazakhstan et la Belgique. Donc, tout reste possible…

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Avantage Allemagne…

Si les faiblesses de l’un sont également partagées par l’adversaire, il faut rester réaliste. L’Allemagne reste la favorite de ce match et même le match nul sera très difficile à obtenir pour des Turcs, handicapés par l’absence d’Arda. Tout d’abord, l’Allemagne a fini 3een Afrique du Sud cet été, et a été la plus plébiscité pour son beau jeu. L’Allemagne est une équipe très efficace devant et qui joue très vite. Autant dire que pour lui tenir tête, il faut non seulement des joueurs très concentrés, mais aussi une défense béton ! Aujourd’hui l’équipe de Turquie est en reconstruction depuis l’arrivée de Guus Hiddink. Certes, les têtes au sein de l’effectif n’ont pas vraiment changé, mais on sent une plus grande application des joueurs et une force collective qui commence à monter en puissance. Il est clair et nette que si la Turquie joue comme ce fut le cas contre la Belgique, elle n’aura aucune chance de prendre le moindre point. Mais la Turquie a la particularité de se transformer lorsqu’elle joue contre un cador, et qu’en même temps elle est capable de passer au travers d’un match à sa portée. Elle l’a même prouvé lors de leur dernière confrontation à l’Euro 2008… en Allemagne, en perdant en toute fin de match, alors qu’elle évoluait avec une équipe complètement remaniée et quasiment sans remplaçant à cause des blessures et des suspensions ! Donc au niveau de la concentration et de l’envie, je ne m’inquiète pas vraiment. C’est au sujet de la défense que le problème réside. La défense en elle-même est loin d’être mauvaise, Servet et Ömer forment une bonne paire, et ce dernier est tout simplement excellent depuis le début de la saison. Si Gökhan Gönül joue à 100% de ses capacités, Podolski aura un adversaire à sa taille sur son côté. Quant à Ismail, espérons qu’il joue mieux que contre la Belgique ! Non, le problème n’est pas vraiment au niveau individuel ou dans le placement des joueurs, la GRANDE faiblesse de la Turquie depuis plusieurs matchs est la défense sur les coups de pied arrêtés. Si Hiddink n’a pas trouvé de solutions d’ici ce soir, je ne sais pas comment la défense va faire faire à une équipe qui a en son sein des joueurs comme Özil à la passe et Klose à la réception…

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… mais attention au public

La Nationalmannschaft a en plus l’avantage de jouer sur ses terres au stade Olympique de Berlin. Enfin, théoriquement, car ce qui aurait pu jouer en sa faveur pourrait se retourner contre elle. En effet, dans ce stade de 74000 places, plus de 30000 supporteurs turcs sont attendus. Quand on connait le à quel point le public turc est chaud bouillant et donne de sa voix, le plus public Allemand, même un peu plus nombreux, aura très certainement du mal à se faire entendre. Certains se rappelleront des matchs de Galatasaray contre Dortmund (voir la vidéo) et surtout le Herta Berlin en terre allemande en 2000, où le stade était clairement hostile aux locaux !

Maintenant tout le monde sait qu’une victoire se joue sur le terrain, que le collectif et le talent sont primordial pour détenir la clé du match, mais si les Milli arrivent à tenir tête à la Nationalmannschaft, le public apportera son grain de sel qui pourra donner des ailes aux Turcs et leur donner une chance d’y croire !

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SOURCE: TURCOFOOT.COM FAIT PAR Allan KILIC