Ballack, le temps des adieux

L’émotion devrait être palpable du côté de la BayerArena samedi, aux alentours de 17h45. A ce moment-là, Michael Ballack sera acclamé comme il se doit par son public, devant lequel il aura joué pour la dernière fois. Sami Hyypiä, son entraîneur, ne devrait pas le priver d’une ultime ovation non plus. Car à 35 ans, le milieu de terrain s’apprête à dire « Auf Wiedersehen » (au revoir) à Leverkusen et à l’Allemagne. Mais pas au football. Comme il l’a annoncé cette semaine, il ne prolongera pas son contrat avec le Bayer. Une décision qui n’a surpris personne. Pas épargné par les blessures depuis son retour à l’été 2010, après un exil de quatre saisons à Chelsea, le joueur passé par Kaiserslautern (1997-1999) et le Bayern Munich (2002-2006) n’a jamais semblé motivé à l’idée de prolonger avec le club où il a explosé lors de son premier passage (1999-2002).

Apparu à 17 reprises cette saison, pour 2 buts, Ballack n’a certes plus le même impact dans l’entrejeu, dans sa position de milieu axial où il fait le bonheur de ses clubs depuis désormais 17 ans et le début de sa carrière à Chenmitz, sa ville natale. Écarté en début de saison par Robin Dutt puis revenu en grâce avec la nomination de Hyppyä, son ancien coéquipier, sur le banc, l’ancien capitaine de la sélection (98 capes), va surtout tenter de soigner sa sortie et d’assurer la qualification européenne du Bayer, 6e avant la réception de Hanovre lors de cette 33e journée, histoire de prouver qu’il a toujours « cette motivation et ce plaisir« , comme il l’a suggéré dans les colonnes de Zeit Magazine. Il sera alors temps de faire ses valises, après un ultime match à Nuremberg le week-end prochain. Ballack aura normalement atteint les 267 matches en Bundesliga avec ses deux apparitions programmées.

De quoi s’envoler pour l’autre côté de l’Atlantique avec le sentiment du devoir accompli. Car comme il l’a lui-même annoncé, il devrait poursuivre sa carrière en Major League Soccer. « Je ne veux pas arrêter le football car j’ai toujours le feu qui brûle en moi, a-t-il lancé sur la ZDF. Je ne peux encore rien dire officiellement mais mon transfert vers une équipe de MLS est bien avancé. » Les New York Red Bulls de Thierry Henry et le Chicago Fire, avec qui des contacts existent depuis plusieurs mois, apparaissent parmi les principales destinations avancées. A mois que Toronto, où évolue Torsten Frings, l’un de ses meilleurs amis, ne rafle la mise. Habitué ces dernières saisons à voir les anciennes gloires du football européen prouver qu’ils ont de beaux restes, le public du championnat américain l’attend avec impatience. Celui de la BayerArena est prêt à lui rendre hommage ce samedi.